Analyse comparative des systèmes de santé

Les agrégats en santé

La Consommation Médicale Totale (CMT)

Elle représente la valeur des biens et services médicaux acquis sur le territoire métropolitain (par des résidents et des non résidents) pour la satisfaction des besoins individuels. Elle était de 178.9 milliards € en 2009, soit 2775 € en moyenne par habitant. Elle se composait :

  • de la consommation de services de médecine préventive (CSMP) d'un montant de 1.2 milliards € en 2009. Elle recouvre les actions prévention apportées par la médecine du travail, la médecine scolaire, la Protection Maternelle et Infantile (PMI) qui cible les familles, femmes enceintes, les enfants de moins de 6 ans et les jeunes). La CSMP intègre également les autres services de médecine préventive et individualisée (alcoolisme, toxicomanie, maladie mentale),

  • et de la consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) qui regroupe les dépenses dédiées aux soins reçus par les malades. La CSBM comprend :

    • les soins hospitaliers (soins dispensés dans les établissements de santé, hors soins de longue durée aux personnes âgées ou handicapées hébergées en établissements et hors services de soins à domicile),

    • les soins ambulatoires effectués en cabinet de ville ou en centre de santé. Ils sont composés des soins dispensés au titre de l'activité libérale par les médecins, les chirurgiens-dentistes et les auxiliaires médicaux (les infirmiers, les kinésithérapeutes, les orthophonistes, les orthoptistes), les actes d'analyse effectués en laboratoire et les soins de cures thermales reconnus par la Sécurité sociale c'est-à-dire : soins de médecins et d'auxiliaires médicaux et hors hébergement : soins ambulatoires en cabinets libéraux, dispensaires...

    • les transports sanitaires Les transports spécialisés (ambulances privées, ambulances d'établissements publics hospitaliers, services mobiles d'urgence et de réanimation (SMUR) des hôpitaux publics) et les transports non spécialisés utilisés par les malades (transports publics, taxis, voitures particulières),

    • les médicaments (médicaments distribués en ville, ceux vendus par les pharmacies hospitalières à des patients non hospitalisés ainsi que les Produits d'origine humaine qui sont pour l‘essentiel des produits sanguins)

    • les biens médicaux (optique médicale, prothèses - orthèses, véhicules pour handicapés physiques - et petits matériels et pansements).

En 2011, la CSBM s'élevait à 180 milliards € ( 2 762 € en moyenne par habitant) et représentait 9% du PIB. La part de la CSBM dans le PIB est ainsi passée de 3.4% en 1960 à 9% en 2011.

Sont exclus de la CSBM les dépenses de soins aux personnes handicapées et aux personnes âgées en établissement. En effet, la CSBM n'intègre que les consommations de soins et biens médicaux qui concourent au traitement d'une perturbation provisoire de l'état de santé.

Pour en savoir plus : Fichier pdf "Comptes nationaux de la santé 2011. N°773 DRESS septembre 2012 " (cf. Les comptes nationaux de la santé pour l'année 2011)

La Dépense Courante de Santé (DCS)

Elle est l'agrégat le plus global du compte satellite de la santé. La DCS mesure l'effort financier consacré au cours d'une année au titre de la santé par l'ensemble des financeurs. C'est donc la somme de toutes les dépenses engagées par les financeurs publics et privés pour la fonction santé. Elle comprend :

  • la consommation de soins et biens médicaux,

  • les soins de longue durée : ils comprennent les soins de longue durée aux personnes âgées en établissements (en établissements d'hébergement pour personnes âgées ; en établissements hospitaliers publics : soins de longue durée) et à domicile par des médecins, des kinésithérapeutes, des infirmiers, et les soins de longue durée aux personnes handicapées en établissements.

  • les dépenses d'aides aux malades, indemnités journalières, (maladie, maternité et accidents du travail) versées par l'Assurance maladie

  • les subventions au système de soins (elles correspondent à la prise en charge partielle des cotisations sociales des médecins du Secteur I. Ainsi les Comptes de la santé assimilent-ils cet allégement des charges des médecins à une subvention au système de soins.),

  • les dépenses de prévention individuelle et collective,

  • la recherche médicale et pharmaceutique, c'est à dire les dépenses affectées à la recherche médicale et pharmaceutique de différents organismes (Inserm, Instituts Pasteur, Curie, Claude Bernard, CNRS, industrie pharmaceutique, hôpitaux publics...).

  • la formation des professionnels de santé, c'est à dire les dépenses de formation du personnel médical, paramédical pour les enseignements suivants : enseignement médical supérieur, école d'infirmiers et d'auxiliaires médicaux, Institut Pasteur, écoles militaires.

En 2010, la DCS était de 234 milliards € (12.1% du PIB), soit une progression de 4.7% par rapport à 2009.

La dépense totale de santé

L'Organisation de Coopération et de Développement Économique (OCDE) utilise son propre concept pour comparer les dépenses de santé de ses membres : la dépense totale de santé. En France, elle est évaluée à partir de la dépense courante de santé en défalquant les indemnités journalières, les dépenses de recherche et de formation médicale, et en y ajoutant la formation brute de capital fixe[1] (FBCF) du secteur hospitalier public. Les comparaisons entre pays portent sur la part de leur dépense de santé exprimée en pourcentage de leur propre Produit Intérieur Brut[2] (PIB). La dépense totale de santé s'élevait à 225.7 milliards € en 2010 en France.

Dépense totale de santé  - Source : DREES-comptes nationaux de la santé 2011

Commentaire : le niveau très élevé des dépenses de santé aux États-Unis s'explique par plusieurs raisons :

(sources utilisées : Agence France-Presse – Washington, observateur OCDE

http://www.observateurocde.org/news/fullstory.php/aid/2611/Les_d_E9penses_de_sant_E9_aux__C9tats-Unis.html et

http://rationalitelimitee.wordpress.com/2008/08/14/depenses-de-sante-et-la-free-to-choose-fallacy/ )

  • "Les séjours à l'hôpital aux États-Unis sont très onéreux, parmi les plus chers parmi les pays riches, avec plus de 18 000 dollars (par séjour) en 2009 (ce coût était de 13 000 dollars au Canada et de moins de 10 000 dollars en Suède, en Australie, en Nouvelle-Zélande, en France et en Allemagne).

  • Le prix élevé des médicaments. Les prix des 30 médicaments les plus souvent prescrits sont plus élevés aux États-Unis qu'au Canada et qu'en Allemagne, atteignant parfois le double des prix pratiqués en Australie, en France, aux Pays-Bas, en Nouvelle-Zélande et au Royaume-Uni.

  • Grand usage de technologies médicales coûteuses comme les l'imagerie par résonance magnétique (IRM) ou la tomodensitométrie (TDM) et, de manière plus général, le recours aux interventions ambulatoires non urgentes. Elles représentent un quart de l'augmentation des dépenses de santé des États-Unis entre 2003 et 2006, contre 4 % au Canada. Elles sont souvent préférées par les patients à une hospitalisation, lorsqu'ils ont le choix.

  • Des médecins rémunérés de manière plus généreuse que dans d'autres pays : les médecins généralistes américains sont généralement mieux payés que dans les autres pays (25 000 à 40 000 $ de plus qu'au Royaume- Uni, en Allemagne et au Canada, et 60 000 $ de plus qu'en France - données 2003-2005-).

  • Des frais administratifs plus élevés qui se répercutent sur les primes d'assurance. Notamment, les assurances (avant la réforme Obama,) sélectionnaient les patients qu'elles souhaitaient assurer. Dans ce but, elles ont développé des dispositifs coûteux, répercuté sur le client, et visant à évaluer les risques réels de chaque client".

  1. Formation brute de capital fixe

    Correspond à l'effort d'investissement concernant des biens destinés à être utilisés dans le processus de production pendant au moins 1 an. La FBCF pour les entreprises consiste en l'achat de biens d'équipements, de logements ou de bâtiments. Une partie du FBCF inclut le renouvellement des équipements usés ou obsolètes.

  2. Produit Intérieur Brut

    Mesure l'ensemble des valeurs ajoutées crées par les unités économiques résidentes (c'est-à-dire les différentes branches de l'économie pendant une année).

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AccueilAccueilImprimerImprimer Auteurs : Francis Guillemin - François Kohler - Catherine Lejeune - Elisabeth Monnet - Catherine Quantin - Agnès Tabutiaux - Reproduction et diffusion interdite sans accord des auteurs. Réalisé avec Scenari (nouvelle fenêtre)