Concepts et savoirs de base en santé publique - Disciplines concourantes

Différentes approches du soutien social

De nombreuses observations suggèrent des effets négatifs de l'isolement sur la santé. En fait, l'absence de relations sociales et de communications entraîne un état de stress qui peut être nuisible à la santé. Au contraire, la présence de soutien social a-t-elle un effet bénéfique sur la santé ?

  • Le soutien social est un concept pluridimensionnel. D'une part, Cobb (1976) distingue quatre dimensions:

  • le soutien informatif inclut des connaissances, des conseils, des recommandations, des suggestions sur les diverses façons de faire face à la situation ;

  • le soutien matériel, organisationnel apporte une solution à une situation délicate (par exemple, s'occuper des enfants lors d'une hospitalisation, aide financière, prêt d'objet) ;

  • le soutien émotionnel contribue à un sentiment de sécurité, de protection pendant les moments difficiles, il permet un échange affectif (par exemple au moment du diagnostic d'une maladie, du décès d'un proche, d'un licenciement) ;

  • le soutien d'estime permet de rassurer la personne à propos de ses compétences, de ses capacités (par exemple dans des périodes de doute, de perte d'estime de soi). L'aspect bénéfique du soutien dépend en partie de la personne qui propose ce type de soutien. Le soutien informationnel du médecin sera apprécié, ainsi que le soutien émotionnel du conjoint et le soutien organisationnel du voisin.

D'autre part, le soutien social peut être appréhendé selon plusieurs approches : comme un réseau social désignant l'ensemble des personnes qui entourent le sujet (couple, famille, amis, voisins, groupe de collègues au travail, groupe pratiquant le même loisir). Les évaluations de la densité, de la structure et de la taille du réseau social restent descriptives et quantitatives, la personne étant plus ou moins bien intégrée dans un réseau social. Plus récemment, Sarason, Levine, Basha et Sarason (1983) conçoivent le soutien social comme une ressource dont peut bénéficier la personne : soutien social reçu et perçu. Le soutien social reçu correspond au réseau relationnel qui se développe par rapport à une personne (nombre de personnes qui rendent visite au patient, disponibles pour le patient). Le soutien social perçu est une évaluation subjective qu'effectue la personne à propos du soutien qu'elle reçoit, elle peut être plus ou moins satisfaite de celui-ci. Ainsi, plus que le soutien réel dont dispose une personne, c'est la perception qu'elle en a dans les situations difficiles qui joue un rôle face aux événements stressants.

Très généralement, les travaux soulignent les effets positifs du soutien social sur la santé : Tarquinio, Costantini et Fischer (2002) nous résument bien ces effets qui peuvent être soit directs soit indirects. D'une part, le soutien social comme source d'épanouissement et de dynamisme a un effet direct quand, par exemple, les patients adoptent un style de vie sain qui les protége des maladies ou suivent scrupuleusement les recommandations de leur médecin. D'autre part, l'effet du soutien social sur la santé peut être considéré comme indirect (effet tampon) lorsqu'il permet soit d'interpréter moins dramatiquement une situation, celle-ci est perçue moins stressante et le sentiment de contrôle est renforcé grâce à l'entourage, soit de déployer des stratégies de coping plus efficaces car la personne s'estime soutenue. Ces différents effets peuvent exister conjointement ; ainsi lorsque la maladie apparaît, le patient peut à la fois, grâce au soutien de son médecin, bien respecter la prise de son traitement, et à la fois grâce à son entourage familial envisager de façon assez sereine sa maladie et y faire face. En conséquence, la maladie pose la question de la mobilisation de l'entourage afin de soutenir le malade ; la psychologie de la santé s'intéresse plus précisément à la satisfaction que le patient retire de ce soutien social, celui-ci restant un facteur important dans la lutte contre la maladie. Cerclé (2002) développe l'exemple de l'alcoolisme avec une approche interactionniste et développementale.

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