Les modèles de self-empowerment
L'approche du self-empowerment a pour objectif de développer les capacités des individus à faire des choix pour leur santé. Dans un sens plus large, l'empowerment désigne, la capacité des personnes à mieux comprendre et mieux contrôler les forces personnelles, sociales, économiques et politiques qui déterminent leur qualité de vie, dans le but d'agir pour l'améliorer (Fischer et Tarquinio, 2006).
Le développement des capacités d'agir (self-empowerment, SE) est particulièrement employé dans l'éducation pour la santé auprès des jeunes. Par exemple, la pression sociale des pairs (copains) a été identifiée comme l'un des principaux obstacles à l'adoption de pratiques saines de santé chez les jeunes. Ici, les techniques de self-empowerment encouragent les jeunes à prendre des décisions indépendantes en développant leur ressources psychologiques afin de résister à la pression des pairs : une des techniques s'appelle « savoir dire non ». L'objectif est de faciliter la prise de décision en développant une meilleure image de soi à travers l'acquisition de compétences sociales qui entraînent un sentiment d'affirmation de soi renforcé. De façon générale, ces techniques d'apprentissage, avec participation active, reposent sur l'idée qu'en développant sa motivation, sa confiance en soi et ses compétences, l'individu est mieux à même d'identifier ses propres besoins de santé et d'agir pour les satisfaire. Le modèle de l'empowerment est étroitement lié au modèle éducatif, mais il reconnaît que l'individu ayant fait des choix pour une vie saine peut être dans l'impossibilité de mettre en œuvre ces choix, s'il se trouve dans un environnement non favorable, peu sûr, privé de ressources. Ainsi, le self-empowerment serait initialement plus déterminé par le contexte de vie de l'individu que par les interventions mises en place pour lui et qui serviraient donc essentiellement à accompagner et renforcer le processus (Fischer et Tarquinio, 2006). Selon ces auteurs, cette approche de la pédagogie de santé est particulièrement encourageante, parce que malgré la difficulté à circonscrire ce concept, les études aboutissent à des résultats assez convaincants, qui dépassent le cadre souvent trop classique des mesures éducatives utilisées en matière de santé.